Qu'en est-il d'une surabondance de peau, de corps intervertis et interminables, pliés dépecés et troués, corporéité du dedans sans cesse repris en croisements, en délires d'une délivrance sans fin ? Sortilège d'une contemporaine incantation verbale qui s'enfourne se contente d'une douce peinture acerbe et musculaire. Tête qui mange un pieds pour se jouer de l'intemporalité du monde mental de l'humain dans un perpétuel mensonge du corps qui parle la langue d'une possession.
Croisements
Béatitude de la délivrance
songe du dépassement
trou vertigineux sortilège
du doute désaffection
le temps passe en prose
seulement pour parler
une indéchiffrable lueur.
Site en station trouée
corps désabusé du réel
la frappe le clou l'envers
voilà la plainte qui sort
se risquant à d'autres
réalités qui enfournent
la verticalité du mensonge.
L'interdit touche à sa fin
une musique tremble
en ouverture en immersion
des blocs se soumettent
sans parodie un choc
tonne pour casser les ondes
on trace on court on va vite.
Une dispersion un soubresaut
un sang coule en hommage
épuisant le souffle opaque
dressé depuis ce jeu joué
d'un fragment de biosphère
pour avoir tenté d'effacer
finir par séparer le temps.
Sonde irisée du corps
qui touche tombé en lisière
la plaie béante d'un ciel
verbal incandescent
la cour reste vide lueur
infernale de l'esprit lâche
et entrain de se délivrer.
Couver le sol est couvert
de ces sanguinolentes
aspersions sillonnant
l'usure spirituelle l'attention
portée à la déportation
finir par trouer le corps
maudit à trop le renverser.
Vers cet enfer qui ment
raccourci du temps
sur l'invention du corps
écartelé en éclatements
successifs fraude
de la terre qui expulse
pour avoir connu l'homme.
Thierry Texedre, le 2 juillet 2021.
sur Fragments pour un portrait de Philippe Manoury
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