Où se cache l'être ?
Gisant devant l'amalgame
l'astre qui tourne
retourne le tourment
jusqu'à l'épuisement
de la matière le souffle
révulsé du temps
dépassé défait déformé
l’œil en traitement
plonge sa rive
sa perspective
dans des évasions
où se reformulent
les encombrements
d'une matière tubercule
plongée en hyperbole
des formes vite rêvées
pour se rétracter chasse
de la vie qui sort
fulmine depuis la fin
en un gaz incantatoire
où se cache l'être
expiration du temps
dépourvu et oublié
quelques pets
s'organisent en bulles
éclatantes l'instant
du regard fuyant
on passe d'un enfer
à une pluie la couche
surannée d'un toxique
état d'infestation
en jus les couleurs
tremblent ramassées
puis sortent du champs
pour s'exhaler ailleurs
autre peinture
autre dispersion
le désir de marcher
devant puis de côté
pour chercher la voir
cette figure rétinienne
qui vous gicle aux yeux
tel un sperme béât
qui rencontre devant
cette impression
ce sursaut qui jouit
déjà de posséder
avant tout le monde
l'être ce sacré
vite vidé de sa lueur
dans d'autres histoires
l'incommensurable
histoire de la peinture
violant l'art
de l'image
à cause de cette fin
qui nous fait entrer
en possession
la foutaise de posséder
le corps primordial
cette giclée ramassée
qui balaye tout pouvoir
de mise en forme
puisque le pouvoir
est l'informe même
de toute existence
animale le pouvoir
explose toute vie
jusqu'à ce magma
qui ultime résiste
pour jeter le discrédit
sur la jouissance
qui pleure puisque
la mort enfin
montre les couleurs
la beauté visible
de l'irreprésentable
le biomorphique
de l'incandescence
l'ecstasy de l'oral
le lit de l'oubli.
Thierry Texedre, le 21 juin 2021.
peintures de Dale Frank (1959-)
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