Un viol a été commis
Sur quel risque un corps
peut-il se soumettre au tremblement de l'esprit retors qui montre la
langue comme altération de la chair ? Par cette impossible
convulsion qui traite le corps, en insupportant sa dérive, sa
capacité à reconnaître la langue ; puisqu'il parle, paroles
en l'air, sorties d'un corps dont on sait aujourd'hui que sa chair
n'y suffit plus.
Un viol a été commis
Certes ce corps manque la
parole, puisqu'il s'émeut de sa chair, l'exquise association qui
tient le corps à sa chair, paroles irréalisées qui manquent l'art
et le temps.
Un temps s'est éloigné
du corps, il faudra une génération pour remontrer ce corps plein,
ce corps qui pense.
Le tempo du corps c'est sa
chair, sa sonorité c'est sa pensée.
Un corps qui pousse la
jouissance jusqu'à la figure érotique est un corps qui manque de
nommer la chair, il presse le corps vers sa pornographie.
L'esprit recompose sa
figure en insistant sur la langue.
Le corps s'émerveille
devant l'impossible image d'un état de la chair, de sa mise en
perspective pour avoir cru que ce corps allait le délivrer de son
corps en inventant la parole.
Un viol a été commis.
Thierry Texedre, le 29
avril 2018.
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