dimanche 17 janvier 2016

Vol emporté par les eaux



De la voracité du corps
inapproprié voilà le seul
recours né de la tyrannie
de la chair l'expulsée de
l'errance d'une mémoire
en renâclant en respirant
le lourd poids du dedans
sentinelle du corps lueur
intraduisible de la parole
vers son sommet sa paix
de ruminer mots des sens
depuis l'indécente visite
prendre le corps en coin
le renverser et le pénétrer
le défoncer jusqu'au pli
dévisagé du drame forcé
viol incessant de l'esprit
qui frôle l'ultime viscéral
pris en tenailles il sort
soumis ouvert du poitrail
et coupé pour l'ausculter
ce vénérable tiraillement
de la glotte mordue qui
titille les sons malvenus
chuinte la grotesque fin
choit autour du cou rougi
le sang sans faute expulse
en coulée et atermoiement
depuis la perfide saignée
et bu en rires ridicules et
condescendants du groin
malin de ce porc vautré
à tant d'exactions volées
par les eaux du vol amer
revenant damné de l'âme.


Thierry Texedre, le 17 janvier 2016.







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