Francisco de Goya - saturne dévorant un de ses fils, 1819/1823
Propagation
Que reste-t-il de cette
mémoire dont on croit encore qu'elle est le lieu qui donne à la vie
ce langage insupportable, parce que pris dans un temps déjà trop
long pour qu'il soit celui vrai, comme l'ont été les religions ?
La faute, l'erreur,
l'errance, et après on retrouve ce qui retourne la situation ;
cette peur du vide, d'un vide (le vide est cette prise de consistance
que la musique n'aura de cesse d'extraire en apparitions de la
densité textuelle, comme son double mais aussi la déperdition du
temps), qui serait résolument ouvert/fermé à un corps d'écriture
qui frôle la parole, pour la monter contre ce temps en pleine
déperdition. Espace en deux temps d'un corps insoupçonné, corps de
la contamination par cette parole/acte qui pousse dans les dreniers
retranchements la voix, pour la crier, l'extérioriser en une mémoire
et, s'en sortir avec une autre langue, une autre bataille, un autre
pouvoir.
*
Saut dans
l'inconsistance
le bruit le
coup de Trafalgar
à l'égard
de l'écart en retard
de la
cessation de la cécité
dans l'espace
parcimonieux
du grand
désert circonscrit
du récit
d'un grand concert
pour goûter
au goulot drôle
du sexe
exquis exactement
ce ton
tarabiscoté de la lèvre
grosseur
endossée en sucre
qu'une langue
lèche légère
cette fois le
forçage flotte
jusqu'au
milieu du feu
intérieur
salace en sursis
amour inscrit
dans la langue
qui bave les
sens savourés
les encenser
les dévorer
jusqu'à l'os
osé du bras
tendu au fond
de la chair.
Thierry
Texedre, le 9 janvier 2017.
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