De croire rituel de
laïcité
Quel don que ce sacré,
entrant dans l'appel à la vie éternelle, depuis la prosternation
vouée au plus haut point à l'amour pour cette douce jubilation de
l'esprit rencontrant le corps, dans la douleur insupportée, et pour
entamer une finitude de l'étreinte, avec l'enterrement ; et
jouir enfin de ce sacré par l'enfantement d'une vie irradiée du
bonheur infini de vivre pour l'éternité dans l'inséparable
alliance avec Dieu. Mourir serait ce souvenir immaculé qui montre
l'espérance en ce sommeil, de la visitation depuis la vivante
existence, le vivant du réveil de l'au-delà dans une montée au
ciel de cette âme portée par un corps absous de ses péchés.
Quelle fin ce corps pose-t-il comme non-croyance, de l'état procuré
d'un corps pensant ? Si ce n'est que de penser en pause se
prononce en terme de rituel, pour biffer ce corps de chair, le
montrer comme pensant sa corporéité. Conclure à une non- croyance
serait prendre le risque de faire remonter un lieu du religieux, là
où le corps laïque prononcerait sa posture à penser, et ce, dans
la langue. Langue qui remonte, par le signe d'une croyance en Dieu,
aux écrits bibliques depuis l'Ancien Testament ; et au-delà,
la parole trop assujettie aux dieux de la pluralité des voix. Risque
d'un conflit entre le lien social qui se risque à cohabiter avec les
monothéismes et la pensée savante, instaurant ainsi le jeu,
inventant l'ouvert/fermé qui s'étire du croire à l'impossible sens
du vrai ; risque de mettre la parole en danger, en la risquant
dans l'inconscient et l'exaltation pour l'objet, représentation de
la chose pensée. Corps de la dépense raisonnant par ces pensées du
corps social, dans ce pourrissement, invitant le croyant à accuser
sa foi, rencontre avec le lieu de la poésie, danse avec la chair
incarnée dans la parole usurpatrice, et libératrice, danse avec les
mots du corps fou, pour interpeller ce social émasculant le sujet
qui veut penser, privé de son dieu par l'impossible éternité de la
vie terrestre, et du ciel imaginé dans l'infinité de l'espace; jeu
entre la douleur et la jouissance du corps rendu chair par l'esprit
de ce corps pensant. Étreinte du ciel et de la terre dans
l'indésirable fin qui montre l'expulsion de croire et sa rencontre
avec l'extériorité de la laïcité : dans l'interminable
jaillissement du doute face au passage du vivant à la mort, par cet
amour, rencontre avec l'autre corps, celui de la possession par la
parole d'une infinie récurrence des maux de la fin projetée.
Thierry Texedre, le 11
novembre 2015.
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