Fragment du verbe
ou l'apocalypse du peint
Psaume vertige du trou
traité en apesanteur
percée de la pénétration
en contre-jour couvert
le sort en est jeté
point de croyance sinon
un jeu sans fin du trou
de la béance du verbe
vertigineux vice
du transfert trauma
de l'intérieur en fuite
le verbe fuit vers
sa sortie en jachère
comme si le corps mû
se tordait devant l’ouïe
blême hypostase
du vermiculaire saut
dans l'infini pour rien
c'est que le verbe
s'en remet au corps
parce qu'il n'a pas
le temps pour lui
le corps est le temps
et cherche alors dans
le verbe sa parole
la parole qui lui cause
à cause de sa fin
si proche de cette fin
amoureuse du reproche
que ce corps fait au verbe
de ne pas lui avoir
ressuscité l'esprit
de sa naissance
cher père le nom
innommable du corps
né d'une errance
la vie naît désespérance
ô père de l'immanence
limbes du désespoir
irréalité du même
qui monte en soi
pour finir dans l'enfer
les ténèbres du temps
la clôture du temps
le dépassement de l’œil
par l'ouïe à cause
d'une erreur de la langue
la langue qui parle le temps
l'apocalypse s'étend jusqu'au
peint ce qui l'étreint au corps.
Thierry Texedre, le 10 novembre 2020.
Rogier van der Veden (1399-1464)
Saint Luc dessinant la Vierge, vers 1435-1440
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