vendredi 11 mai 2018

L'irrésolution du temps

               
                   







                  Wifredo Lam - Quand je ne dors pas, je rêve, 1955, huile sur toile, 148 x 216 cm



L'irrésolution du temps

L'insécable étreinte du lieu
de l'immanence du rêve
qui dérive ontologique
versatile immersion du travers
vertigineux que la voix inaugure
dans ce pourrissement ineffable
d'une restitution de la vue
vision d'un opéra impromptu
qui ventre à terre se meut
vers cette mort interdite
la mort du corps inoculé
de l'ignorance vestibule
de la nature qui parle en mots
étincelles fulgurance des sons
entamés pour une remise en forme
le temps tremble dans une apothéose
intemporelle venant au renflement
de la chair qui dévie dévisse
en soulevant ses os
les os du drame d'être
l'être du rien et des rides du corps
le rien du risque d'avaler la langue
afin de faire parler le vrai
les maux du vrai qui s'use
usurpateur insoumis de la plaie
ouverte en chants polyphonie
de l'action vouée à l'expiation
des sons raccourcis du chaos
fils imbriqués jusqu'à l'image
la voir comme quelque chose
de commun pour faire taire
les mots en paroles écrites
depuis l'origine du désir
le désir de l'atome innommable
on entre dans cette aire
qui foule l'exode du hasard
le déroulement de l'esprit
entrain de naître interdit
allons depuis l'ouvrage
se gargarisant de l'envie
de se vider des restes
la putréfaction de la colique
la fellation du plaisir
insurmontable de crier
cet amour en rien
l'immoralité du rien
la fragilité de l’œil
du sexe assis sur le bord
un peu pour enchâsser
la tentation qui pousse
la jouissance vers la sortie
du temps inqualifiable.


Thierry Texedre, le 11 mai 2018.













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