vendredi 25 mai 2018

Aux couleurs du sans


peintures  de  Nicola De Maria (1954-)



















La surdité passe son temps
on croirait se servir du temps
se sortir de la plaie du dire
qui tremble aux oreilles
de la grande messe
l'introduction du sans sexe
poussant un cri ourlet
en replis en attraction
avec l'oreille interne
loin du jeu déterminant
de l'extériorité du corps
couché sur le ventre des lèvres
ouvertes en rond
plaie insidieuse du baisé
en couleurs vives sur la vie
visitée depuis le jeu jouissif des
couleurs du primaire et aussi
en second le dévoilement
dans un autre temps l'art
de montrer cette découpe
hors du présent impuissant
c'est ce centre redéfinissant
le corps exhaussé
le corps pressenti en cavités
ignobles qui suintent
tel un dieu éteint
au milieu de l'éternel
et immuable changement
de la vie vaine car naître
n'est pas le vrai c'est
en cela que disparaît
ce lieu du réel qui naît
de la feinte d'être
qu'une peinture haute
laisse apparaître divinement
déesse de la chair qui coupe
dans la couleur du sans
du sans ce rêve qui parle
au corps indubitablement
pour faire croire que la parole
existe sortie de ces oripeaux
de cet outrageux centre
rencontre avec le sexe qui
se fourre dans de beaux draps
parce que raisonner n'est pas
encore le lieu de la naissance
le raisonnement ment
parce qu'il opère en sauts
qui font fuir le rêve
vers ces surfaces peintes
ces vives couleurs de la joie
qui monte en gorge
pour laisser sortir le vrai cri
quel paradis quel sang
monte pour cracher sur les
tombes de ces corps défaits
émasculés et pénétrés
dans la foi du vice
du retournement qui frôle
l'enfer loin du feu intérieur
espérance et extinction
du réel en proie au vrai.


Thierry Texedre, le 25 mai 2018.




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