samedi 28 juillet 2007

Sens et trace par la peinture.
















Leda and the swan, 1962 Cy Twombly, 190,5 x 200 cm

Son oeuvre reste en retrait des débats concernant la figure,
ce qui constitue un apparent paradoxe formel. Elle se veut
écriture automatique, et sa peinture donne à l'être un pouvoir,
celui d'apparaître comme une liaison possible du peint et du
contour dans son refus d'aboutir à une oeuvre qui sera le
plus souvent liée à l'objet, à sa reconnaissance ou à son
plagiat. La matière monte à la surface pour faire voir ce qu'il
y a de lecture, non dans sa peinture, mais dans la loi même
qui fait un corps social, mais aussi parfois l'oeil prend un
autre point de vue, une autre perspective pour laisser ,
déposer des graffitis; tout ce qu'une figure refoule: la parole.



Sens et trace par la peinture
ou
comment poser une approche
de l'écriture dans un temps
parlé.


Comment sortir de cette production de
thèmes, de sujets aussi variés soient-ils,
comment résoudre cette énigme qui veut que
chaque fois qu'il est absorbé, un événement
peut devenir vite un réflexe et une mode, une
approche qui nourrit les illusions des pratiques
économiques dans le Tout Social; sans évaluer
pour l'heure ce qui sera l'histoire, le mythe ou
l'Idéologie ainsi transmissibles. si ce n'est pas
l'écoute de ce que l'oeil vous donne à voir.
Il n'y a pas paradoxe entre ce que l'oeil vous
fait voir et ce que l'oreille vous fait entendre.
Car de l'un à l'autre il y a inversion proportionnelle
à ce que nous nous laissons prendre dans l'une
de ces deux perceptions. Et cette écoute (parvenir à
ce que l'écoute devienne la première des deux
perceptions ici mentionnées, ne va pas sans
contradiction au sein de quoi quelle sera la norme
dans l'apparition des fonctions perceptives?)
est une vision ou plus exactement une vue sur
l'engendrement sans la forme, de la cursivité, des
marques de l'écriture linéaire et, par là-même,
d'une importance donnée à la lecture transversale
des énoncés (lecture en diptyque) qui sont ainsi
noircis, griffés, et surtout peints dans leur chute.
Laissant un retour dans un éclatement des
lettres en surfaces, livrées les unes près des
autres, coexistantes pour faire texte, pour faire
son. Les interférences ou les interactions
possibles des projets d'écriture, d'images
évanescentes, vont dans une attraction: le Sens,
ou vers un appauvrissement du site scriptural.
Tout cela au profit de l'oralité dépendante du
seuil de l'écriture prédicative. Notons que cette
recherche d'une écriture dont la communicabilité
reste à démontrer, semble asociale. Elle ne va
pas sans sombrer dans une reconnaissance
formelle de son plein, et dont les rythmes qui la
génère donnent le pouvoir d'un temps entre la
représentation et le Sujet de cette reconnaissance.
Le Sujet est donc une individualité commune
à chaque être parlant "sexué", c'est-à-dire
masculin/féminin/singulier/pluriel. Nous sommes
loin de l'Humanité qui pense ou des masses et
classes populaires sous le couvert du Nombre
et de l'Un. Lieu indissociable de la pensée
Idéologique. Les bases sociales et culturelles
comme l'enseignement des disciplines structurales,
la pédagogie en interdépendance dans ces ressorts,
l'évolution dans une lecture des langues parlées
et l'anthropologie, font que ce qui s'écrit n'a plus
de développement en dehors de la langue parlée.
La peinture s'y tient au XXe siècle. Cela fait
que ce qui s'écrit n'a plus de développement en
dehors de l'analyse du lieu de la production
du dit texte. Mais pour donner la respiration et
l'alignement non répétitif il y va de l'écoute.
Et non du délire pris dans un autre délire (entendre),
toujours déjà reproduction dans la représentation
parce que l'image divise son sujet. Que l'image soit
diachronique comme au cinéma, ou synchronique
dans le tableau. Nous devons laisser aller chaque
sujet pensant à produire une littéralité d'écriture,
*par un travail du pulsionnel, de l'inconscient, de
l'unique et commun qui engendrent mémoire et
social, dépense et loi, harmonie et abjection de
l'étrangeté du mouvement, dans le Vide de l'univers.
Vient alors l'expression d'un lieu social.
L'Art n'est que le jeu plein d'une réserve dans
le monde de la matière. Quel monde doit-on prendre
pour le temps de nos désirs?
La vitesse représentée par le Futurisme, est cette
précipitation vers laquelle tout objet social, tout objet
"consumé"par son apparition tendra à se dévoiler, à
se soumettre, donc à se plier. La contradiction du jeu
de l'écriture ira compulser la matière en ce qu'elle
revient à l'art comme seule résistance d'un vrai, d'un
lieu du sujet socialisé, donc Être, donc lisible.
Ce jeu substituera à l'art l'histoire de ce sujet sous
l'emprise de l'imaginaire au pouvoir partout. Je dis
bien partout, car c'est de lui que la Loi tient le temps
d'une écoute. Et seulement. Car après...
Tout expulse; tout diverge, tout semble tourner et
sombrer dans l'infestation du rêve. Le genre humain
entend le rêve comme son écho au jour aveuglé et
qu'il prend pour du social. D'y pouvoir voir d'une vue
qui devra apprendre dans son registre à voir deux. Ce
qui n'est plus du ressort de l'anthropologie qui est l'Un.
La vitesse que prend l'expression artistique, qu'elle
soit d'un ordre littéraire, musical, peint, en volume,
va ronger la figure, le contour et le fond en les reliant
sur un même plan, alors que l'écoute elle sort de leur
contexte. C'est donc encore une impasse du dire à
reconsidérer non philosophiquement. Le signe sera
donc périphérique si l'écoute prend du pouvoir. La
scription en est l'essence, le départ et la fin. Cette
trace, ce creuset est la mémoire de l'espèce, mais à
l'envers, dans le sens qu'un corps part de sa mort pour
aller vers une naissance qu'un corps que la physique
n'aura de cesse de combattre. C'est pour ça qu'il y a
Histoire, mais histoire des charniers. Ne pas oublier
que c'est la peinture qui pour un temps encore illimité
fantasmera pour le compte de l'écriture, faisant le
jeu de la musique. Les lois s'y soumettent et le plaisir
dans l'érotique, qui tombe aussi, pour cause d'image
auditive se répétant à l'infini dans son lieu: le social.
C'est ainsi, parce que la mort nous prend de l'intérieur
avant que de l'extérieur, l'autre; aussi pourquoi l'image?
Le travail de la langue passe aussi par le travail sur le
sujet de la représentation: celui-ci est le lieu de
l'indésirable, de l'irrecevable et de l'abjection, et c'est
en temps que tel qu'il faut désigner la langue comme
le support, la matière et la signifiance du parcours
social et culturel commun. Pour développer une
signifiance qui relève de l'écoute, de l'audition et de la
scansion textuelle, au même titre que la musique
s'emploie à la productivité textuelle plus temporelle
que la peinture. Donc l'écriture produit une textualité
dans le registre de la productivité de la musicologie,
l'écriture "musicale" pense ce que l'écriture dénotative
refuse, à savoir une ondulation, un déroulement
peint mais scriptural en même temps du sujet en
question.

Thierry Texedre, juillet 2007.

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