dimanche 18 août 2024

Les fauves

 







Les fauves


La plaie reste ouverte au risque 

d’une tentation osmose avec la 

chair et le verbe irréel d’un corps 

une unité du tremblement sort de

nulle part pour sourire à la bouche

ouverte tous contre ces chaudes 

lèvres asexuées de la couche

maltraitée du vice et versa saucé

à la trempe pour glisser une giclée

au firmament les bras bien en croix

dehors ça fuit dedans ça hurle fort

partouze de la chair avec le verbe

maudit monstrueux d’une ouverture

qui ne se referme jamais le sommeil

vertueux ne cesse de rêver d’en haut

tant que le bas de braise par la sauterie

vautrée n’atteint pas l’océan mortifère

blessé par les frasques incestueux 

d’un corps de mémoire qui entourloupe

l’encens céleste la prière ubuesque 

qui frappe mille fois à la porte du dieu

sonne la sereine couche décousue

sous les plis d’une toile à tendre

le peintre s’en souvient ça sent l’huile

fraîche ça va peindre en couches

jusqu’à sortir la couleur d’un jet d’encre 

la titiller caresser des yeux l’interdit

plus près les songes s’effacent en lit

la déformation réticulaire du verbe

extrait l’extraction c’est ça la peinture

ça marche tant que la musique vit

au plus près du souffle souffreteux

au rythme éthéré des sons entrelacés

un jour blanc au loin se mire dans le sable

en traces raturées par les dents serrées

animal de la sainte improvisation du vide

vois l’innommable gonflement des seins

au rouge matin qui nous enveloppe

dans un drap succulent un drap fauve.


Thierry Texedre, le 18 août 2024.



peinture Otto Muehl “Papyrus Porno”, 1984, huile sur toile, 140 x 160 cm



 




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