Avant
que la peinture soit
Sous
la pérenne peau pliée froissée tendue ténue troussée en traits
incurvés par les temps passés de la robe claire, tombe du ciel la
parole incurvée et cursive, trouée et elliptique. Songe parallèle
de ces accords distingués, voilà la compromission avec la peau de
cette parole montrée du doigt, en astre vulgaire, parole de la chair
escortée par la peau en repli. Vol austère qui sent bon la fleur
d'oranger, l'été impitoyable clôt cette fragrance dans la descente
insatisfaite du soleil vers son solstice. Au bout de cette pendaison
sombre, l'alternative qui montre un regard blanchi par l'eau clair du
matin endormi. Voilà en ces termes et pour la première fois, divine
circonvolution de cette sexuation irrésistible par les plis
volubiles de sa native blancheur, l'autre foi, reproduction à venir,
monde lié à la représentation. Glissant dans ce miasme insoumis de
la parole première, l'infant de la giration s'adonne à la
monstrueuse fatalité de la duplication. Prière de cet insupporter
qui feint d'envelopper l'air du temps de l'autre, dans les pires
affaires de la foi, amour envers ces sens nouveaux. Là est l’intérêt
pour la disgrâce, celle du père et de la séparation fœtale d'avec
la mère, comédie de l'entre-deux, resterait ce courant alternant de
l'un à l'autre, puisant dans l'impuissance d'aimer l'image mère,
jusqu'à ce mirage montrant l'éternité qu'un rêve pousse à jeter
au crédit de la jouissance. On entre alors dans ce qui peut peindre
la rencontre avec ce sujet jeté dans l'arène éruptive de la
possession de l'image retournée, retournement du temps en un
puissant redressement des couleurs, sexe en érection d'où sort un
délicieux traitement, pulsion subite d'un dessin déchirant la
blanche tension de la toile exaltée. Dansant depuis l'origine
concave du corps introduit, l'orbite illisible du bras dessinant se
pare de tous ses attributs pour essuyer la feuille, ôter cette
écriture qui vient de l'antériorité illisible et historique, et
fouiller les fibres pour passer à autre chose. Frotter le support
jusqu'à sa plus sensible compression, là où semble se découvrir
l'intérieur, la chair, la matière, la fuite en avant jusqu'au trou,
ce trou de la disparition de toute représentation. Le dessin troué,
le dessin interrompu, le destin singulier de ce qui trouble la
peinture contre la reproduction du même impossible. Toujours est-il
que le/la peintre se montre dans la digression, la faute, la
naissance singulière qui passe par la reconnaissance du lieu de
l'impuissante parole à attraper les battements du cœur partagé.
Sur
quelques peintures de Sandra Martagex
Thierry
Texedre, le 16 mars 2017.