D’une impossible illusion dans le tableau
Dans un monde où se soulèvent tant de rêves, illusions qui montrent le chemin de la détermination à vivre, il en est une qui semble ne pas prendre le même chemin. Et si la peinture parlait de ce qui n’est pas possible ? La mort, y tient-elle cette partie prise où la vie n’aurait d’autre choix que de montrer cette impossible illusion qui la circonstancie, la rencontre dans un étalement pictural ? Gabrielle Boyd nous émeut ici, pour ses prises de bec avec la mort, pour dissuader que de peindre peut faire sens quand la peinture se reconnecte avec le vivant. Boyd a d’abord illustré magistralement les rêves décrits par Sigmund Freud dans un ouvrage sur l’interprétation des rêves. Ce fut là le départ pour un long voyage entre le réel et ces configurations propres aux rêves, qu’ils soient ceux nocturnes ou diurnes par la suite. On remarque déjà ces titres choisis pour s’initier à la peinture : « Une femme avec un enfant qui a un crâne difforme. » , « J’ai uriné sur le banc ; un long jet d’urine rince tout ! ». Par la suite L’artiste recherchant toujours l’inconfort dans son travail, nous offrira des peintures aux formes structurées de sujets portant attention et désintérêt dans la même composition qui est souvent entrecoupée par des formes géométriques des croix, barres, qui marque une certaine distanciation avec les sujets représentés ; et où l’on a de moins en moins le pouvoir d’y voir certaines connexions entre eux. « Ces relations sont pourtant magnifiées parce qu’elles ne peuvent être séparées d’y voir la chair, l’esprit qui les organise, et l’espace qui les contient. » Les titres des tableaux ont un lointain usage avec leur finalité. N’y voit-on pas par là, un certain aspect et un usage de la perspective Euclidienne transposée à l’époque contemporaine ? Projections qui posent la question des couleurs évanescentes chez Gabrielle Boyd, où ses choix contribuent à entrer dans un « désir » invisibilisé dans notre réel, et montrer qu’il devient possible d’y lire la désillusion à désirer cette illusion, car l’artiste ici, montre bien le possible, notre possible à voir entre ces illusions qui fractionnent ses peintures.
Thierry Texedre, le 15 juin 2023.
Gabrielle Boyd
artiste peintre et illustratrice anglaise
née à Glasgow
vit et travaille à Londres, Royaume-Uni
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