mercredi 18 janvier 2012

L'insensé du sens

Sur Turbulences de Bruno Mantovani



Du traitement du texte le corps s'éclipse. Il s'éternise pourtant dans ce résidu incontournable du sens que le signe désigne, en évoquant la parole ingérée par ce corps inconnaissable. Nous éviterons donc de décrier ce signe, comme résiduel, ou de la chair atomisée. Le corps dans ce cas sera un corps d'élection, un corps sourd à toute parole. Nous éviterons donc ce qui fait sens dans sa parole: la chair. Seul le temps éclipsé, seul le corps dépecé, saura résoudre ce temps de la dépossession du corps. Du pourrissement du temps en mémoire, on retiendra cette hiératique surdité de sa chair, pour la revisiter en musique, trace indéniable d'un corps-cavité qui se remet en marche; qui se heurtera à la vitesse du vieillissement de l'être nommé par un lieu: celui de la peinture. On entendra par là un corps musical impossible à franchir, improprement illisible pour avoir tenté de mettre son objet ( le corps) dans une impression: le plié du vêtement identifié (la peau), impression qui se joue du temps de la vie, en vitesse d'un savoir illimité et dense; parcours du temps dans son escamotage de la peau. Un lieu pourtant, discontinu, semble résister à ce savoir exponentiel au temps: passage résurrectionnel de la musique à la peinture, pour tenter de mettre en forme quelque chose qui a à voir avec la peau. Peau de la problématique que la chair semble opérer via le corps, le corps de la locution (la locomotion du corps s'étend d'un temps qui se divise pour mieux intégrer, parcourir un corps fractionné).




Thierry Texedre, le 18 janvier 2012.

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