Sur
les traces du sacerdoce, coup du sort, le ridicule ne tue plus. On
est en pleine réverbération du dire. S'il tourne rond,
ne s'use-t-il pas à céder le pas à l'image
intemporelle? Une image qui n'est encore image qu'à se relier
au dire par on ne sait quelle confirmation du véridique?
Pauvre humanité qui touche au plus agressif, le cri
ininterrompu de cet être rebondi, rendu à sa chair par
la seule intransigeance de ce vrai ininterrompu. On croirait une
pièce, théâtralement inventée pour rompre
avec ce silence du temps. Le temps n'est pas cette alternative à
l'image qui nous dévore, en silence, mais bien ce grand
silence impossible à soutenir, l'être ne se supporte que
de parler cette absence de déroulement de la reconnaissance
vocale comme signes transverbaux de la signifiance linguistique.
Toucher le corps dans son temps réel, revient à parler
l'absence d'image, la visite du corps dont on reconnaîtra la
mesure, la ligne génétique chez un Jackson Pollock.
Quel juste retour chez ce peintre pour annoncer l'impossible image
chez l'homme, sauf à brouiller les cartes dans une tentative
de rencontrer ce corps sourd chez la femme? Femme peintre? La musique
ne s'en remettrait pas si ce corps féminin en finissait avec
l'accouchement? L'image qui en résulte n'a de pouvoir sur la
parole qu'à la mettre en gestation, entre-guillemets de
l'image qui s'autorise à dire ce qu'une musicalité
seule parvient à rendre ce double corps-musique indéfectible,
et le lieu d'une reproduction sans laquelle aucune diction n'aurait à
renouveler sa corporéité. Le dire insondable du vrai
aurait lieu dans une transmutation de l'immanence du corps, et de
cette parole comme hémisphère du corps d'écoute,
d'un corps sous l'emprise de le penser. L'origine de ce corps
n'est en rien ce corps pensant tant révélé dans
les années soixante-dix, mais une charge-addiction interne au
corps, qui sous une impulsion externe va penser le corps.
Une dynamique qui vaut pour la musique, qui n'est image qu'à
la jouer. On touche au mystère
de l'écrit qui n'est là qu'à la condition que
cette image lui colle à la peau. Pourtant bien des écrivains
se sont essayé à divers jeux de la lettre, pour essayer
de sortir l'image de ce sas irrespirable dans lequel se risque le
corps. Maux, violence, sexe, folie, respiration qui s'offusque de
l'impossible dire face à cette fracassante image mise en
demeure, tronquée, traversée, sans nom, le meurtre
serait donc permanent? La peinture est dans sa ténébreuse
vérité pour éjecter ce dire de l'image, rendre
au corps ce qui du dire n'est plus audible
par la musique.
Thierry
Texedre, le 12 janvier 2012.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire