Cérémonies
Que peuvent bien croiser ces artistes, willy Tjungurrayi, Naata Nungurrayi, Naomi Hobson, et Emily Kame kngarreye ? Sinon quelque chose qui a à voir avec l’insolence d'une iconographie qui n'a pas encore le symbolique comme réservoir d'une peinture figurative. Dans ces profondeurs qui s'invitent au rêve, ces peintures sont le support à une écriture primaire, où des êtres plongent sans cesse dans l'initiation, la célébration de ces êtres rêve. Il y va du sacré quand cette carte de l'espace réel ne montre pas encore la mémoire d'un lieu liminal de la perception. Ces peintures on pour effraction de révéler l'être suprême, au milieu d'un désert symbolique. La réalité rejoint alors cette mémoire primaire pour ici, restituer ce que cette mémoire risque d'interdire (cette absence de représentation), l'espace de l'humain trop enkysté dans des rêves dépendant de la célébration de corps chassés. Corps avalisant la peur d'une extériorité exsangue de signes disruptifs (pas encore un système de signes, pas encore liés à une parole insupportée). Peintres aborigènes qui vivent le désert australien comme l'intrusion dans une scène contemporaine qui chante, danse, sculpte et peint dans une rencontre abstraite avec la terre et les êtres qui l'habite. Si Naomi Hobson née en 1978 semble se détacher des iconographies traditionnelles des artistes autochtones, c'est plus pour tenter d'extraire d'une peinture abstraite cette histoire qui s'ouvre à une figuration culturelle sociale politique et géographique. Dans ses peintures, on voit la nature, par des couleurs vives et chatoyantes, qui semble montrer son être son essence, dans une réconciliation avec le dessein, la mémoire des ancêtres.
Thierry Texedre, le 3 février 2022.
Naomi Hobson (1978-)
artiste autochtone australienne
péninsule du Cap York, Quinsland.
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