Une textualité qui recherche en permanence son écriture et sa peinture, sans toutefois entrer "en représentation", le lieu ? Une musicalité, pas dans "le son" d'une lecture qui reste aléatoire, mais dans ce qu'un sujet peut de penser: où en est son image, la scription ?
Peinture/Musique
mercredi 29 août 2007
dialogue dans l'urgence de l'improvisation 3/3 2
la tentation,1998 Frédéric Clavère 310 x 260 cm
Dialogue 3/3 2
[Chacun reprend sa place, tout redevient possible,
l'écoute est redevenue possible, les jambes de S
sont croisées l'une sur l'autre pour céder à plus
de patience. T est envahit d'une intense disposition
à marquer le pas, à prendre la parole.]
T- Résoudre un questionnement quel qu'il soit,
quel qu'en soit sa teneur, ne suffit pas à l'échange,
ni l'idéologie ni l'ordre social ne tiennent longtemps
devant l'incidence qui enveloppe l'ordre interprétatif
visuel et sonore. Qu'en est-il de ces deux champs dans
l'ordre du vivant, dans le sens que l'humain lui
confère pour produire du pensant, mais du pensant
en volume?
S- La dérision dans laquelle tout corps s'enfonce,
s'immerge vaut pour ce qu'il tend à résoudre soit
toute question qu'elle veut bien se poser en analyse,
qu'elle se donne à lire dans un volume pensant; donc
ce qui est pensé reste de l'ordre de l'indésirable et de
l'abjection. Résoudre tout questionnement c'est dire
d'emblée son impossible conviction face au néant,
à l'immensité du magma de la pensée pour soutenir
son côté socialisant, sa probable lecture des sites
scripturaux/picturaux/musicaux. Le visuel traverse
le musical, le pictural relance l'écriture et l'écriture
tient la langue entre ses deux mâchoires; à quand
l'ouverture de la bouche pour laisser sortir un seul
cri celui de l'humain impossible à résoudre?
T- Si le rêve tient une place importante dans l'état
de lisibilité de la toile, cela est-il dû à la veille ou à
la densité du sommeil comme matériau palpable
de l'état de veille?
S- L'impossibilité à résoudre quelqu'équation de
la pensée humaine amène à prendre en considération
le rêve; pas ce qu'en ont fait les surréalistes pour
opérer une césure, mais plutôt ce qui va dans la
droite ligne de ce qui induit le pôle qui se construit
pour faire l'imaginaire, donc par voie de conséquence
le rêve... Le rêve vient opérer une redistribution
des opérateurs liés à la représentation en matière
de peinture. Il n'y a de peinture que par un pur
"hasard". On peut aussi dire un "croisement", une
"réserve". Donc, le hasard dépasse l'induction
technique de tout savoir, de toute identité. Si le
hasard n'est pas pris comme vérité, comme
vraisemblable, au titre de quoi il passe par
l'inconscient au travail chez un sujet, ce même
hasard n'est hasard que donné dans un ensemble
plus vaste, un volume, une reconnaissance.
C'est le signe, non identifiable, donc qui prend
part à la réalisation qu'une subjectivité sonde.
La peinture étant repérable au niveau du nombre
ou social, le hasard prend en écharpe l'inconscient
comme matériau de la lisibilité, du langage et de
l'imaginaire qui trempe l'outil dans une matière,
celle du corps symbolisant parce que pensant.
Pour donner chair à la peinture, au format, à la
figure dont on n'a pas encore ouvert son vréel.
A quand la fin de la peinture? Sinon jamais. Car
Dieu vient la tenir, la fixer dans son impossible
représentation et c'est par là que passe la peinture
dans une absence de volume et de profondeur
impropre.
[Continuation de tiques, de mimiques de toutes
sortes, pour pour accompagner les questionnements
et l'écoute d'une approche en marge d'une
résolution des questions; sans jamais faire face à
l'aveuglante réponse qui n'a rien à faire avec la vue.]
T- La peinture peut-elle rester longtemps en
immersion, dans le sens que ce que le peintre peut
rendre ne lui porte pas atteinte; ou plus
exactement n'a rien à voir, ou encore de circuler,
de tourner en rond, quand il peint, de ne pas être?
Dans un autre ordre nous voyons certains historiens
reprendre le sujet comme un acquis, une réalité,
et régler la peinture comme s'il s'agissait d'un
"roman" où toute représentation serait là, dans une
autre temporalité que l'artiste viendrait cadrer et
fermer l'image. N'est-ce pas là le lieu de la plus
grande "terreur" du XXIe siècle que de masquer le
nom du sujet sous une pléthore d'adjectifs de sens
et d'actions contre la subjectivité d'un pensant qui
prend corps maintenant, mais qui n'est pas dans le
courant général d'une culture qui appauvrit et règne
autour ou plus violemment sur celui-ci?
S- L'effet de subjectivation entre en conflit avec
le cadre social qui entérine la représentation en
peinture pour lui substituer des visions partielles
qui fondent un autre sujet ou plus exactement
le prennent pour cible contre de la vue encore et
encore indéfiniment. Surprise par une surdose,
overdose malgré elle, trop plein de sens compulsé,
superposé et aplati, trop dense pour être mesuré
dans une temporalité de l'être et par là-même du
pensant. Sauts qualitatifs puisqu'il en faut pour
rendre à la vue la place qu'elle occupait avant
l'arrivée du dire! En ce qui concerne la peinture ou
plus exactement son format, la forme qu'elle imprime
au dire, nous pouvons résoudre son énigme en posant
une subjectivité à s'y résoudre à s'y inscrire; du dire
on passe aux écritures, des écritures on va traiter la
matière pensante théologiquement, les couleurs elles
seront prises pour ce que l'humain commence à saisir:
que la signifiance n'est pas dans le sens chronologique
des mouvements biologiques de nos corps. Le sujet est
livré à un calcul qui remonte au plus profond de la
corporéité, au stade préverbal plus exactement. Si son
lieu de brisure est de dépendre de quelque chose
d'unique, que cette chose soit déifiée ou liée au vide,
chaos surface peinte dans un saut au niveau de
l'expressionnisme abstrait, à travers l'abstraction
chromatique, et plus particulièrement dans un
questionnement au all over (l'ouvert/fermé) via
l'action painting comme combat sur le socle de la
surface (l'image) matérielle; nous n'avons pas encore
fait surgir sa volumétrie, sa consistance au stade le plus
avancé du mouvement des corps, sinon de le deviner,
de le parcourir par le biais des pulsions, des sons, et
aussi de la parole, pas encore du discours sauf à le
prendre en analyse et de produire de la langue dans
une certaine temporalité. Le sujet à ce moment est
toujours posthume à l'image.
[Quelque chose d'irréel vient fixer les deux regards
pour n'en laisser apparaître que l'infestation du mental
de la pensée, de l'introspection du sujet en cours
d'interjection.]
T- De la parole il en va toujours de trop ou plutôt déjà
de la mesure culturellement parlant, dans le tout
social; donc nous nous posons en ces termes comme
les dépositaires du moment vréel du sujet pensant, du
sujet de la dépense. En quels termes doit-on résoudre ou
former une structure pouvant contracter tout sujet jusqu'
à lui rompre sa configuration psychanalytiquement?
Tiendrait-il s'il n'avait pas l'image multiforme comme
consolidation du stade de socialisation du corps
pensant, de l'être parlant? Et enfin doit-on résoudre ce
que le sujet laisse tomber sur le socle identitaire c'est-à-
dire l'information que toute scription oblige, en deçà des
médias qui sont la surface de toute écriture de tout désir
repenti! n'est-ce pas?
S- Belles configurations dans vos trois questions, dans
votre allongement du site scriptural comme divination,
comme usurpation insupportable de la pensée au profit
d'une socialisation d'un sens qui produit de l'errance, de
la lutte même au niveau du pensant. Il faut laisser le
soin aux lettrés de démêler toute facture inhérente aux
redressements éruptifs de la pensée, comme d'aller vers
un enterrement de la couche introduisant à l'analyse de
l'ouverture de l'image, de la vérité constructive
constitutive de la déification avant que n'intervienne par
sauts irrationnels l'indécidable projection de la peinture
dans son impossible représentation de l'irascible Dieu.
De ce Dieu encore à venir et déjà si vite enterré par on
ne sait quelle possession de la jouissance procréative.
A ne pas confondre avec sa parole contre ce qui
s'apparente aux sciences exactes. Nous en tirerons ce
que bon nous semble, malgré le Sens! Mais il va falloir
un de ces jours autoriser l'apparition de quelqu' image,
aussi insoutenable que cela puisse paraître. En attendant
un peu de symbolique dans l'image ne fait pas de mal!
Et encore collé à son imaginaire, quelques peintres en
font bon usage aujourd'hui comme Lisa G. La peinture
passe par un refus de jouir... Et cela pour quelques
décennies et verra-t-on son cadre retentir jusqu'au plus
lointain paysage urbanisé, là où penser est synonyme de
vision, d'une vision de l'entendement bien sûr!
T- Vous excédez toute participation aux
questionnements, vous évitez, peut-être pour sortir de
la subjectivité?
[Quelque chose d'impossible vient de faire surface dans
l'intérêt des deux acteurs, pour ce qui revient à
l'interpellation, à l'inquiétante étrangeté de
l'hétérogénéité qui n'est pas sans rappeler la matière!]
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