Marlies
Wagner
peinture
« Vérité »
130x140 cm, 2019
Sens
Dessus
dessous
Le
sens plaie du corps
Obstrué
par le temps
Relique
du sang
Voile
de la plaie
La
vie se contracte
Contraste exhibé
Du
risque de taire
Cette
expiation
L'excitation
des sens
Pour
jouir pour dire
Ce
qu’un corps
A
de mimétisme
Sur
la parole
L'exclue
de la chair
Pour
avoir dessiné
Le
sens depuis la vie
Un
sens sans dessus
Ni
dessous
Voilà
tout ce qui sonne
Aux
oreilles de la mort
Car
la mort tient
La
vie sur des plaies
Les
plaies qui retournent
Jusqu'à
son abjection
La
vie en trop
Jusqu'au
soleil noir
De
l’essence d’une ombre
Du
commencement du noir
Qui
inaugure une autre
Extension
de la vie
C'est
l’infini alors
Livré
au recentrement
De
la lumière la terre
La
tellurique fournaise
Du
feu plein la tête
La
tête en train de tourner
Pas
rond jusqu’à ce sacré
Le
son en sens inverse
Le
son de son fou
Furtivement fagoté
Par
la parole la plaie.
Thierry Texedre,
le 16 mai 2019.
« Marlies
Wagner
conçoit et combine de manière additive des éléments qui ne
s’appartiennent pas réellement, créant ainsi une sorte de monde
onirique complexe qui semble familier au spectateur, mais aussi très
exotique et étrange. C'est comme un puzzle qui ne manque de
rien, mais aucune pièce ne peut être en trop. »
L’inconnaissable
Contrition,
voilà l’acte qui fait réverbérer la chose représentée, pour
exposer au corps pensant sa torpeur, ses songes comme exaction de la
solitude d’un corps pris dans une mémoire. La tentation de ce qui
pense serait une tentative d’extraction de l’être reconnaissable
parce qu’il vient de ce fond, du fond indécent du non-sens
expulsant cette bribe de mémoire qui inocule un pouvoir à l’être
par la présence d’une immersion dans l’indescriptible tension
avec la vue ; vision qui frôle l’asphyxie du lieu dans une
exhortation au monumental bestiaire qui rentre dans un corps de rêve.
Le rêve immatérialité du présent et pourtant songe dans ce corps
qui pense pour extrapoler l’être, le devancer. Où s’emmêlent
les fils de l’inconnaissable lieu d’une représentation du monde
indicible et traduit en songes sur la toile du peintre inopportun.
Cherchant un nom, ce peintre n’a de cesse de recommencer l’art de
peindre, pour immortaliser la féérique maîtrise qui est la sienne.
Un temps passé à renverser l’être d’un corps pensé pour
espérer songer ce qu’une parole a de retard sur la peinture ; la
peinture peint ce qu’une parole rencontre, de l’ultime
déploiement qui frôle ce corps d’élocution insensé, ce corps
qui pose les miettes de la parole quand cette peinture dépliée
donne à voir ce double rêve/réel dans un temps du dépassement de
l’être, parce que la peinture “voit” (elle fabrique du voir
comme objectivation de l’être, là comme si un temps au présent
menait la parole au plus près de cet être), avant que le corps ne
pense, dans un état de “transe” (de cette trans-formation)
qui met le sens, sans cesse, sans dessus dessous.
Thierry
Texedre,
le 17 juin 2019.
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