jeudi 16 mai 2019

Sens






Marlies Wagner 
peinture
« Vérité » 130x140 cm, 2019



Sens 


Dessus dessous 
Le sens plaie du corps 
Obstrué par le temps 
Relique du sang 
Voile de la plaie 
La vie se contracte 
Contraste exhibé 
Du risque de taire 
Cette expiation 
L'excitation des sens 
Pour jouir pour dire 
Ce qu’un corps 
A de mimétisme 
Sur la parole 
L'exclue de la chair 
Pour avoir dessiné 
Le sens depuis la vie 
Un sens sans dessus 
Ni dessous 
Voilà tout ce qui sonne 
Aux oreilles de la mort 
Car la mort tient 
La vie sur des plaies 
Les plaies qui retournent 
Jusqu'à son abjection 
La vie en trop 
Jusqu'au soleil noir 
De l’essence d’une ombre 
Du commencement du noir 
Qui inaugure une autre 
Extension de la vie 
C'est l’infini alors 
Livré au recentrement 
De la lumière la terre  
La tellurique fournaise 
Du feu plein la tête 
La tête en train de tourner 
Pas rond jusqu’à ce sacré 
Le son en sens inverse 
Le son de son fou 
Furtivement fagoté 
Par la parole la plaie. 


Thierry Texedre, le 16 mai 2019. 


« Marlies Wagner conçoit et combine de manière additive des éléments qui ne s’appartiennent pas réellement, créant ainsi une sorte de monde onirique complexe qui semble familier au spectateur, mais aussi très exotique et étrange. C'est comme un puzzle qui ne manque de rien, mais aucune pièce ne peut être en trop. »


L’inconnaissable 



Contrition, voilà l’acte qui fait réverbérer la chose représentée, pour exposer au corps pensant sa torpeur, ses songes comme exaction de la solitude d’un corps pris dans une mémoire. La tentation de ce qui pense serait une tentative d’extraction de l’être reconnaissable parce qu’il vient de ce fond, du fond indécent du non-sens expulsant cette bribe de mémoire qui inocule un pouvoir à l’être par la présence d’une immersion dans l’indescriptible tension avec la vue ; vision qui frôle l’asphyxie du lieu dans une exhortation au monumental bestiaire qui rentre dans un corps de rêve. Le rêve immatérialité du présent et pourtant songe dans ce corps qui pense pour extrapoler l’être, le devancer. Où s’emmêlent les fils de l’inconnaissable lieu d’une représentation du monde indicible et traduit en songes sur la toile du peintre inopportun. Cherchant un nom, ce peintre n’a de cesse de recommencer l’art de peindre, pour immortaliser la féérique maîtrise qui est la sienne. Un temps passé à renverser l’être d’un corps pensé pour espérer songer ce qu’une parole a de retard sur la peinture ; la peinture peint ce qu’une parole rencontre, de l’ultime déploiement qui frôle ce corps d’élocution insensé, ce corps qui pose les miettes de la parole quand cette peinture dépliée donne à voir ce double rêve/réel dans un temps du dépassement de l’être, parce que la peinture “voit” (elle fabrique du voir comme objectivation de l’être, là comme si un temps au présent menait la parole au plus près de cet être), avant que le corps ne pense, dans un état de “transe” (de cette trans-formation) qui met le sens, sans cesse, sans dessus dessous. 



Thierry Texedre, le 17 juin 2019. 











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