« Giorgio
Griffa
dit préférer souligner le rythme plutôt que la répétition du
signe, car le rythme est un moyen de connaissance depuis toujours
(rythme de l’agriculture, de la Lune…). Il ne cherche donc pas à
enclore du temps dans la toile mais, presque au contraire, il place
sa toile dans le temps.
C’est
une écriture sans langage, qui ne réfère à rien d’extérieur,
et pourtant parle du monde. Il y a des ponctuations, des virgules,
des apostrophes, des points qui ne sont pas « finaux ».
Des points qui évoquent le début ou la continuité de quelque chose
mais certainement pas sa fin. Un langage qui ne fait pas récit, qui
reste opaque, imperméable à toute narration. A l’opposé
d’un Pollock, son geste n’est ni mystique, ni érotique, ni
romantique. »
Le
non fini
Qu’est-ce
que c’est
la
loi se retire
au
profit d’un temps
possédé
par l’œil
restreint
l’œil étreint
loi
surannée qui serine
l’oreille
qui écoute
un
temps qui peut
celui
de l’absorption
d’un
corps utérin
compilation
d’un acte
commun
et antérieur
au
temps tautologique
qu’est-ce
qui sort
quand
une parole dit
sinon
ce qui traverse
la
chair jusqu’au cri
ulcéré
et noué
les
fibres d’un corps
qui
sort de sa densité
pour
laisser courir
une
voix hors temps
une
voix qui couvre
lentement
la dispersion
d’un
corps caverneux
le
sexe non fini
d’une
traversée
de
la monstration
que
la loi intente.
Thierry
Texedre, le 31 août 2018.
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