mercredi 29 août 2018

La défigurale

Bernard Thomas-Roudex (1942-)
nous nous sommes tant aimés II (diptyque) 2010



La défigurale

Depuis l’origine
imposture du présent
le ton monte sur l’art
qui gangrène l’arrêt
d’un corps entier
pour montrer quelque
chose qui a à voir
avec l’innommable
convocation de l’œil
austère et défiguré
voilà bien là
ce qui frappe le corps
montré pour en finir
non avec un dieu
tranquille et immanent
mais avec un présent
improbable depuis
l’origine du dire
qui en impose
pour avoir cru
en un dieu unique
de quelle défiguration
s’agit-il sinon
d’une improvisation
de la peau sous
la passation de pouvoir
de la chair encadrée
en peinture de l’art
son format sa jubilation
son extrême fanatisme
voilà la danse
d’une chair reconnue
par la religion
et démontée étirée
en coupe et double
pour essayer de faire
passer la jouissance
par tous les recoins
de la chair luisante
pénétrant en son sein
puiser dans l’origine
du vivant en mots
du futur dévisagé
car les mots sont
le dévisagé de ce corps
qui marche vers sa chute
à cause de ces temps
décalés et doubles
voilà l'extraterritorialité
du corps en mots
qui doutent du peint
à mesure que la peinture
se montre véridique
à l’œil encerclé
par ce centre
partout montré
comme exactitude
de la parole
entrain de faire
de la monstration
sa plus belle
représentation
où sont les restes
si la marge est
circonscrite
dans l’art de déliter
la chair expulsée
du puissant paradis
de l’immanence verbale.





Thierry Texedre, le 29 août 2018.

















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