lundi 15 janvier 2018

Accouplement vertébral

                                     
Leonora Carrington
(1917-2011) - Ferret Race, 1950


Accouplement vertébral

Le ton est donné
l'écriture vole-t-elle
au secours de la peinture
ou cette séparation
majeure promeut-elle
comme un vol
une insuffisance
qui monte dans l'âtre
séquencé de la vie
pour lentement couper
cette séparation
en une infinité
d'excrétions volutes
de mots éparpillés
sur la toile endormie
en couleurs exaltées
et touchées par le vol
la voltige qui retombe
dans ce marais indécent
d'un labyrinthe onirique
et transcendant calvaire
de l'écriture qui flambe
toute ses signifiances
en ersatz singuliers
peaux obsédées
par la mise à mort du dieu
dans les plis de la chair
et le risque de la chute
ensanglantant le temps
quel accouplement
irrévérencieux sort
de ces mots nauséeux
pour se perdre dans les limbes
autistiques du récit perfide
entrain de courber
l'évitement du sang
en couleurs sulfureuses
pour renaître peut-être
pour enlacer peut-être
la vie perdue dans l'eau
vulgaire du néant
chassée à ses pieds
par le poète investi
de cette âme isomorphe
et tortillée en douleur
définitivement le lieu
inconnaissable de l'art
qui plie devant un corps
exsangue de compromis
consistoire de la parole
en cessation entrée
par cette affabulation
dans ce paradis
qui referme le doute
sur la douleur
pour traduire alors
et voir venir le vertébral
l'accouplement vertical.


Thierry Texedre, le 15 janvier 2018.








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