Une textualité qui recherche en permanence son écriture et sa peinture, sans toutefois entrer "en représentation", le lieu ? Une musicalité, pas dans "le son" d'une lecture qui reste aléatoire, mais dans ce qu'un sujet peut de penser: où en est son image, la scription ?
Peinture/Musique
mercredi 27 juin 2007
DIEU ou Como Cierva Sedienta
La Sainte Trinité, 1377 El Greco 300 x 179 cm,
musée du Prado à Madrid.
COMO CIERVA SEDIENTA d'Arvo Pärt ( 1998)
Les chants I à V sont en suspens au dessus du corps
d'écriture, et de la composition orchestrale d'Arvo Pärt.
Ici, pas de psaume, mais une litanie dont la durée est
fluctuante selon qu'on en tire du souffle une réserve,
ou un rejet. Le texte devient peut-être un état de
dormition. La référence à Dieu est une figure
structurellement indissociable de la pensée d'un
sujet qui peut. Son lieu est indistinct comme l'est
celui de l'homme au niveau du pensant. La langue
faisant barrière, l'image peut faire la liaison temporelle.
Deux volets parcourent les chants avec une autre écriture,
dominée par la musique d'Arvo Pärt, et en conséquence
l'élévation par leur absence des psaumes de David et des
voix de femmes "tintinnabulantes".
Volet - 1
regard affligé et implorant
de détenir tout en soi et rien
devant cette somme hauteur
de l'au-delà du vivant posé
comme devant être la conscience
de soi de tout paraître de toutes
choses sur lesquelles rien n'a
de prise autre que celle du très
haut et divine entité qui sied
à tout jamais hors de la parole
et qui nous en donne le droit
un droit à la parole l'écoute celle
qu'un Dieu indivisible et
non figurable va tenter de
ramener à lui ce qu'une espèce
pensante aura de repentir de
rendre grâce à celui qui seul peut
entendre le grondement des corps
cavités des coeurs meurtris engourdis
des chairs allongées pour mettre
au monde démesure et honte
de parler des mots injustes
d'une injustice à déferler à
rendre partout la terrible torpeur
de ses lois inventées
pour clore le sujet de Dieu
j'en implore à Dieu qui est célébré
et en son nom le Christ mort
j'en implore le pardon de tout
les péchés sur le monde des vivants
sonne le glas au jour d'aujourd'hui
pour tous pour chacun d'entre-nous
passant en rêve la grande porte
domine car rien ne sert de geindre
personne ne peut plus aimer que ceux
qui font la fête ici partout
et que Dieu entende ces oraisons
que plaise à celui qui refuse
la fatalité de ne rien voir ni entendre
la voix de Dieu faite homme
en des temps incertains
en un retournement des rites
vive la voix qui chante des
louanges partout dans le ciel
et bleu azur du bonheur d'être
appelé par Dieu partout où qu'il touche
chantons tous son ascension son
encensement est digne d'être
entrant au repos auprès des anges
sortons et appelons à aimer la
voix de Dieu pour chacun d'un
amour éternel révélation des âmes
purifiées contre ce corps criminel
injuste et démoniaque prions
contre les ignobles et l'aveuglement
de ne pas reconnaître ta face
Dieu rejeté encore et toujours
de ceux qui voient en une figure
certains qu'elle peut brûler
et se consumer pour toujours à Dieu
il faut sauver ta lumière et ta
vérité pourquoi tant réfugiée sauve
nos âmes affadies par l'image trouble
de nos pensées impures prions
au pied de ton autel si tu peux
encore entendre ces cris traversés
de doute vers des rencontres et
les espaces de la pensée je parviendrai
à toi par la force de mon âme
à sortir ta face que je célèbre partout
toi l'unique louange l'unique vérité
dans le combat m'en remettant
à ton ordre pour la paix éternelle
que toi seul configure.
Volet - 2
comme animal assoiffé de désir
Dieu est ailleurs de cette vision
j'en implore l'illusion mienne
de disparaître asséché et sans nom
comme celle craintive d'une moindre
peur descend nous pour visiter
nos corps envahis de la terreur
de nos âmes noires comment seul
peux-tu en décider comment puis-je
m'agenouiller au pied de ton suaire
et prier et t'encenser et t'exhausser
chassant de mon esprit les mots
les tentations les reliquats de
tes représentations car c'est en soi
que réside l'unique contemplation
de ma communion qui tinte
au loin dans le recueillement et
la foi dans le récitatif et l'entendement
qu'une voix est partout où l'âme
semble perdue où la vie s'évanouie
attentif et austère prière après prière
le silence se faisant je trouve
encore la force d'entendre
ta voix au dessus de tout et des
êtres dépourvus comment est-ce
possible pour le fou d'entendre des
voix pour l'animal ivre de l'éphémère
pour celui qui hante du regard
l'image raisonnée du pouvoir
loin de Dieu le croyant prie
son rapprochement sa venue en lui
méditant longuement sur son destin
en proie au doute et au peu
d'intérêt de posséder de jouir
et de parcourir le monde à la
recherche de soi aucun indice
aucun signe visible rien ne vient
céder au déluge aux aberrations
rien ne tient devant cet immanence
qu'est Dieu cause de toute chose
et de tout être passé et avenir
entends-tu ce cri qui monte en moi
cette plainte si amère qui tombe
comme une chape pour des générations
de raison en doute de conscience
en question sans réponse il n'y
en a pas il ne peut y avoir de
possession rien qui puisse tenir de soi
même l'image initiée et laïque
rien que ce refuge qui me parle
même défait de ma chair encore
ce Dieu n'est Dieu que total et
pouvoir d'inviolation de pureté et de
paroles ouvertes aux coeurs des hommes
que leur spiritualité soit pardonnée.
Thierry Texedre, le 28 juin 2007.
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