Paroles ontologiques
Jusqu’où la nuit des temps va-t-elle onctueusement interpeller ma foi, jusqu’à cette peinture, dont on ne saurait rencontrer les effets sur les êtres qu’à faire sombrer la représentation dans les fournaises de la tentation. Vrille du cours des choses, vers l’indéfinissable densité de la matière, pour croire, croire en cette irréalisable vie, pour montrer l’infini, la liberté de ne pas céder au vide de ce centre, du centre de la cessation des choses. Voilà bien là le refus de mourir, vertige de la pleine joie d’arriver au seuil qui montre cet entre-deux de la matière (après la naissance/avant la mort). Consistance de l’indéfinissable mémoire qui accède à l'extraterritorialité de ce corps de la dépense. Consistance de la conséquence qu’une mémoire peut à ne pas retenir ce corps qui parle, autrement que de montrer le corps intérieurement; par quelle matière sinon celle qui souffre de ne pas compter sa vue, à sauter ce que le temps dépose de la pensée sur la mémoire. Seul le jeu de la raison parle le sujet comme pensant son absence de mémoire de ce corps déposé sur la surface peinte pour pousser la jouissance jusqu’à ce point de rupture qui ouvre l’œil de l’humain à l’enfer parce qu’il pense. De l’enfer qui me ment. Largement le vulgaire de l’être apparaîtrait comme cette sortie de la chose contre le corps de l’objet inapproprié. Ici cet être serait moins la vérité que ce raccourci qui ouvre et referme la bienséance de la parole/verbe, mais plutôt ce qui peint cet entre-deux depuis la déferlante oppression du temps en trois mouvements, pour substituer au texte sa lecture, et montrer ce que la peinture irradie du temps de ce corps impensé. Touché au risque amoureux ce corps du pourrissement explorerait sa fin vers la naissance, pour relire la vie/histoire, sa cessation du commencement, celle de sa matière, risquant par là de parler, de parler en trop. Avoir quelque chose pour sujet, du sujet qui invite au désir par ce dépassement de la parole, toujours en deçà, déjà au-delà d’une opération analytique, de sa fonction au sein d’un énoncé déjà risqué à montrer (être), pour ne pas oublier que penser c’est d’abord un corps de mémoire…
Thierry Texedre, le 14 octobre 2016.
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