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Sous quels hospices l'art a-t-il su transmettre ce rituel perpétuellement reconduit dans l'inconsistance du sujet? Nous pourrions élever le débat sur d'autres terres, hérétiques celles-là. La question toucherait alors au dedans, à la reproduction, à la féminité peut-être. L'art ici, n'a pas à se départir de telle reproduction, l'infant serait cette césure qui doit mettre le sujet féminin dans une posture-corps liée par une posture- identitaire, reconnaissance intérieure d'un moi trop informel? Restauration du deuil? Non, l'art prend une autre voie, contre toute attente, voie érigée dans cette dépense du corps intraduisible et irascible (sauf à rencontrer la mort et son cortège âme, mémoire, loi du père cette autre voix extérieure?); vers cette étrangeté illégitime et intraduisible au présent: la voix et/ou le dire – voidir – sans voix, ou avec du dire? L'étant du dire est constant, tel qu'une sismographie rendrait possible l'art de l'écoute-vision du sujet. L'assentiment pour cette autre figure de la peinture qu'est l'abstraction, rend alors possible ce saut qualitatif dans l'indécence d'un corps polyptyque. Représentation de l'ouvert/fermé du corps à sa «pulsation» vitale, celle-là même qui a été oubliée du dire après la naissance du corps, avant qu'il ne devienne parlant. Écholalie du dire qui ne fait que renvoyer à matière inerte de la parole, chose absente de sa forme, forme en éternelle déconstruction, là où se cache son fou. Ne peut-on pas dire à écouter qu'on s'en fout, sauf là encore de la musique: puisqu'un corps pensant connaîtrait la musique? Produire du son serait alors l'écart entre la mort et sa définition? Le risque pour l'art serait de perdre sa représentation du corps capté? L'abstraction est un tour, un retournement, un malaise devant l'action-peinte; comme revers de la figure du sujet hors du dire proscrit? La sublimation dans l'art, retournerait-elle sa féminité pour l'accoucher, immanquablement le corps accouche de l'homme qui questionne l'accouchement sans ce/se dire incantatoire? Pas seulement. Produire est tout sauf le dire vrai/le dire est tout sauf le faire répéter. L'incrédulité de la production touche à son comble dans l'abomination du sujet-peintre qui peint le dire-son de l'autre absent de l'abstraction, présence là alors de l'invention d'un corps de création, d'un corps naissant; d'un accouchement du corps féminin.
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Dans quelle temporalité l'art a-t-il un lien à la subjectivité? Ce lien serait celui d'une irréalité de Dieu, contraction d'un temps commun vidé de sa représentation sur un modèle ostentatoire, drame de la fin de la vie, résurrection ou vie après la mort. Le corps serait cette finitude prête à entrer en communion avec l'autre, comme au-delà insaisissable mais ontologique, irrationnel mais prié de se livrer corps et âme à l'union fatale dans cette transfiguration du temps en corps, de la mort en vie. L'art y trace ce petit chemin, là où se jette le corps, dans une matière hétérogène, dans un enfantement, dans un acte de création possible, pli dans un corps mortel, pli du temps, là où la parole s'évanouit en coulées aériennes, couleurs du temps présenté dans un format, ce que plus tard le chevalet permettra au peintre d'évacuer: le dire-lois. Là encore une production tombera sous les coups de pinceaux du peintre, faisant remonter un sujet clivé, pour y révéler cette part de l'autre-soi, partie jouée dans la perspective, découverte et réalité tridimensionnelle du paysage devenu intérieur, devenu à son tour une chose douloureuse: l'âme ou l'intériorité-extériorité de l'être et son dessein. L'âmélêtre, nœud de la fin du divin, sera la condition inéluctable d'un retournement du fort intérieur au profit de la sexation. Un retournement à cent quatre-vingt degrés du corps dans une action du corps-peintre au milieu de sa peinture. Sexes qui vont renvoyer la représentation du sujet en représentation de l'objet du désir, découpe dans la couleur, sens caché du corps divisé, du corps dépossédé de sa beauté, diversion du vivant. Révolution qui à chaque temporalité, va casser le rythme de production du temps présent, l'Objet, du voir disparaît dans une matière avec sa figure: celle du corps dessiné: le dessein du corps représenté. Une production qui revoie alors à ce corps dépossédé de son âme, de son être, de sa consistance, et, de sa résurrection, sauf à le peindre en coupes (transparence et lieux aux contours dissemblables, on commence à rendre compte d'un œil qui ne trouve jamais le contour sans une lecture de la personne, d'un sujet seul, reconnaissant, et jouissant d'une vérité impropre au dire de la lecture-écriture). Sans cesse une production chasse sur les terres d'une autre production, sans remettre à plat ce qui la détricote, c'est le nœud de la création, paroles à reprendre, traduction d'un temps possédé par le jeu incessant de subjectivités incongrues. L'impossible renversement d'un dire déjà trop éloigné pour être entendu. Là commence la partie du jeu de la musique, qui peint autrement une peinture qui musique.
Dans quelle temporalité l'art a-t-il un lien à la subjectivité? Ce lien serait celui d'une irréalité de Dieu, contraction d'un temps commun vidé de sa représentation sur un modèle ostentatoire, drame de la fin de la vie, résurrection ou vie après la mort. Le corps serait cette finitude prête à entrer en communion avec l'autre, comme au-delà insaisissable mais ontologique, irrationnel mais prié de se livrer corps et âme à l'union fatale dans cette transfiguration du temps en corps, de la mort en vie. L'art y trace ce petit chemin, là où se jette le corps, dans une matière hétérogène, dans un enfantement, dans un acte de création possible, pli dans un corps mortel, pli du temps, là où la parole s'évanouit en coulées aériennes, couleurs du temps présenté dans un format, ce que plus tard le chevalet permettra au peintre d'évacuer: le dire-lois. Là encore une production tombera sous les coups de pinceaux du peintre, faisant remonter un sujet clivé, pour y révéler cette part de l'autre-soi, partie jouée dans la perspective, découverte et réalité tridimensionnelle du paysage devenu intérieur, devenu à son tour une chose douloureuse: l'âme ou l'intériorité-extériorité de l'être et son dessein. L'âmélêtre, nœud de la fin du divin, sera la condition inéluctable d'un retournement du fort intérieur au profit de la sexation. Un retournement à cent quatre-vingt degrés du corps dans une action du corps-peintre au milieu de sa peinture. Sexes qui vont renvoyer la représentation du sujet en représentation de l'objet du désir, découpe dans la couleur, sens caché du corps divisé, du corps dépossédé de sa beauté, diversion du vivant. Révolution qui à chaque temporalité, va casser le rythme de production du temps présent, l'Objet, du voir disparaît dans une matière avec sa figure: celle du corps dessiné: le dessein du corps représenté. Une production qui revoie alors à ce corps dépossédé de son âme, de son être, de sa consistance, et, de sa résurrection, sauf à le peindre en coupes (transparence et lieux aux contours dissemblables, on commence à rendre compte d'un œil qui ne trouve jamais le contour sans une lecture de la personne, d'un sujet seul, reconnaissant, et jouissant d'une vérité impropre au dire de la lecture-écriture). Sans cesse une production chasse sur les terres d'une autre production, sans remettre à plat ce qui la détricote, c'est le nœud de la création, paroles à reprendre, traduction d'un temps possédé par le jeu incessant de subjectivités incongrues. L'impossible renversement d'un dire déjà trop éloigné pour être entendu. Là commence la partie du jeu de la musique, qui peint autrement une peinture qui musique.
Thierry
Texedre, le 1 mai 2012.
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