Pablo Picasso « Les demoiselles d'Avignon », 1906-1907.
Clavicule austère,
relique d'un temps dépecé, risque d'apparaître un peu identique.
La forme insinue ce que la violence verbale atténue. Tumeur maligne
du carnage que sent déjà l'aube d'une modernité décontaminée,
ralentie par l'asymétrie de la vie ; ridicule course après
l'existence d'une chair en accord avec le questionnement de l'après,
de ce qui se montre au dire indiscuté et ombrageux pour l'esprit
risqué à montrer cette mémoire violée par l'envie d'exclusion de
la mort. Vol au-dessus de cette musique ; inquisition et
consternation de la vie, pour soustraire à l'image ce risque
d’éradiquer la peau, la livrer, il faut la délivrer de cette
monstruosité qui monte en mémoire de la partita, offrande au
signifiant surdéterminé, exercice lent de la défloration des sens,
pour extraire du signe interdit, faire remonter au cul ce relent de
vice interminable de la parole qui tombe à pic sur sa parodie :
l'imitation qui fait souffrir l'érotique suspension du corps qui est
mis debout pour expulser cette résignation, la parole à venir.
Vendue la voilà corrélativement au sexe l'enfant terrible du corps
impuissant devant sa jubilation à monter sur la chair pour la
couper, la traverser, la rendre impossible à consommer, pour trouver
ce dire vrillé en une parole à décomposer en silence, pour passer
à la langue qui sent son écart avec la chair, pour lentement
s'affaiblir dans l'amour en pointillé, en extraction, en tentation
du cri cubique, qui joue avec une future image. Clap de fin,
l'incidence ; la vie est cette incidence qui met fin au règne
de la vérité qu'un dire occulte. Tension dans la découpe, l'art ne
s'en remet pas. Expulsion vers ce centre sans cesse montré du doigt,
centre, telle cette mise à mort d'une fin qui rentre dans ce
retournement de la vie, l'insistance de cet entre-deux, de ce zip
intolérable qui se trame au nez de cet œil intempestif et plié
comme le toucher vole au vent.
Thierry Texedre, le 23
janvier 2017.
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