mercredi 7 juin 2017

Cruauté

 Francis Bacon - Fragment d'une Crucifixion, 1950



" L'Art esrt un moyen d'expression de la violence, son moyen d'expression et en ce sens il peut servir
à prévenir la violence puisqu'il permet de dire ce qui n'est pas dicible. L'art en effet commence là où
la parole s'arrête, avec la transformation de la violence instinctuelle en jeu de pulsions incessamment
provoqué par l'altérité irréductible de leur "objet". La violence de l'art tient au fait qu'elle impose
une forme de vérité sensible, du sensible lui-même qui dans un paroxysme d'expression
s'apparenterait à la douleur dans l'oeuvre que réalisent les artistes." Suzanne Ferriere-Pestureau


« Toute la viande hurle » écrit Deleuze


Cruauté

Sur la langue quelle osmose
que ces mots dont on prend
les notes sur la chair
comme le vrai en jeu
joué par l'étendue de
l'érotique mis en syncope
par l'envers du décor
l'homme attaché au risque
de désirer sa passion
couvre ce qu'il occulte
le manque plié dans
cette couche superposée
à une autre recouvrant
ce corps allongé par
l'enterrement et qui perd
ses membres les uns après
les autres pour couper
court à la langue qui parle
et hurle devant ce Sphinx
qui délivre les maux de la chair
pour faire perdre la mémoire
au corps enseveli de manquer
la parole qui dit ce savoir
découpé par le souffle
sordide double étirant
la chair jusqu'à ce qu'elle
usurpe la jouissance
qu'un vide puissant va
toucher séparant sans cesse
ces corps pour leur redonner
la consistance du désir
dans l'extension de la parole
qui feint sa langue
en dansant du rire
fou de la tentation
de défaire les nœuds
du récit en songes
oppressants de la cruauté
entrain de sortir le dire
de ses veines incolores
pour couper ce corps
vers sa sortie en sang.



Thierry Texedre, le 7 juin 2017.







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