mercredi 21 septembre 2016

Feu



























Sous la pluie vicissitudes
de la sombre torpeur
qui vole au dessus
de ces voix hurlantes
des chants ailés qui se
déploient par ce temps
interdit de la  mort jetée
insondable mer du corps
exclus pour avoir traduit
ses sens en langue
volcanique et tragique
vite incendié le cloaque
fragile du dedans en chair
rend sa servile extension
du verbe et du bruit risqué
de l’écriture imprudente
pour exhumer l’âme
encore trop introduite
dans la pleine peinture
à peine sortie de la figure
c’est qu’elle revient
cette âme pour montrer
quelle perspective peut
sortir son sujet du point
ancré dans l’image une
et poussée dans la surface
du temps sans cesse
coupé de sa picturalité
le feu jouit-il alors dans
ce corps incommunicable
de sa douleur dans
l’espace de l’audible
déprise du temps
ici remisé à l’état de
mouvance de l’isolement
qui caractérise la perte
du temps contre l’ordre
figural qui joue à être
le lieu de la reconnaissance
du feu et du pourrissement
d’un corps vidé de son centre
contre une traversée
viscérale du dedans
impossible à signer
pour l’artiste quoique
tourné par un regard
indécent la peinture
peut entendre ce risque
dont on sait qu’il voit
la rencontre entre
le peintre et le désir
d’aimer du défricheur
d’image face à la toile
en tension par les couleurs
du drame passionnel
qui les montrent
toujours trop colorées
depuis ce clair-obscur
saturé par l’oeil en feu
piège que ce sacré
inventé pour percer
le centre encore voilé
d’une possession
intriquée dans l’immanence
l’ici-bas de la peur
d’exister de ce centre
là où l’être sombre
dans sa totalité
dans l’entendement
que ce fou comblé
somme d’entendre
parler en voix d’ailleurs
inconnaissables
et pourtant là présentes
comme sienne
jusqu’au rapport
rapprochement
touché avec ce sens
indicible de la peinture
tournée dans le sens
incontournable de l’esprit
montré pour pousser
sur la parole la faire
s’évader du centre
la faire retomber en
matière communicable
dans la douleur de naître.


Thierry Texedre, le 21 octobre 2016.



Peinture - Serena Vignolini - allégorie de la peinture