jeudi 25 août 2016

Plaidoyer pour une plaie















































Plaidoyer pour une plaie

… De ne pouvoir représenter, je me met en pleurs, pour voir ce sacerdoce – peut-être dans ces profondeurs, plein d'une peine, plainte d'enterrer ces mots inavoués – jusqu'au centre, jusqu'à cette intime conviction de la croyance. Coupé du monde de la vulgarité, ne puis-je puiser en moi que des soucieux endoctrinements, que ces dérives inhospitalières, pour m'éloigner du temps vrai – de ces errances sans suite se montre l'appel à d'autres antagonismes – pour couvrir la douleur qui me tiraille, et m'émeut quand-même. Quel éloignement de la peinture peut se soustraire au dire impuissant de la représentation ? Peut-être cette musique entrain de parcourir en tête, tout le corps excavé de sa vérité ; contagion qui parcourt tous les sens, pour les embraser, embrasser ce qui à l'intérieur se soumet à la chair. Vois-tu ce fardeau qui alourdit tant ce discours insignifiant, pour l'ensevelir sous mille couches, ersatz du vocabulaire impuni par la chair ; grande compromission avec l'extériorité de la voix depuis sa mise en peinture, (folie peut-être que cette musique !) vertu du corps qui s'efface, se retire en rature de la peinture, dessin au trait noir, traitement de ce destin insoumis et tyrannique...



Thierry Texedre, le 25 août 2016.



La grenouille théologique, 2015 Robert Boulloche.


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