mercredi 8 avril 2015

L'outre-tombe



Cornu, le halo tempétueux de la réfraction des atomes sur cette terrifique terre, frôle la capacité à rattraper l'au-delà, pour nourrir l'imposante détention de la reproduction à dépasser la mort. Le sordide attachement de la parole au corps, va camper le volumineux désastre de la détérioration des cellules, pour fragmenter le corps ténu, juste corps, jouant à l'infini ce musical raccord de la chair et de la peau. Si le temps de la dépossession se fait plus grandissante, c'est en partie parce que la vie prend pied dans le sens, jusqu'au point nodal où la vitesse s'en prend à la mémoire, la rendant impuissante à cause de cette vitesse dépassant l'esprit d'analyse, esprit qui se fait doubler par l'irruption de plus en plus compulsive de l'image sur une autre image, et ainsi de suite, sans impulser de sens ni d'arrêt sur image (épaisseur qui a à voir pour le coup avec la décharge). L'impossible ordre, et l'improbable repli, vers une découpe dans l'exposition de ces images sans lieu ni présent (la mémoire retiendrait un nombre restreint de formes pour commencer à trouver quelque chose qui se voit comme une dérive vers l'intelligibilité ; jette comme un discrédit sur l'image comme seul montage d'un engendrement de la pensée vers un corps d'écriture de la lisibilité. Fractionnement de la parole dans des allées et venues du dedans et du dehors, pour exploiter un groupe d'images, les rendre opportunes au risque de faire une association donnant un sens, par la répétition des actions regroupant des images. Là, le cinéma prend place aux côtés de la photographie pour amender cette vitesse dans son infinité et sa cessation dans l'explosion en peinture du corps d'écriture. La mort de ce corps semblant inexorable, l'écrivain prendra part au renversement du sens de la parole dans un sens : celui de l'écriture. De l'autre côté du miroir, frôlant le corps martelé par les sons de la musique, l'irruption du corps semble bien instruit d'exister pour bombarder le réel de ses images impulsives : le corps tremble depuis l'origine de la mort, miroir du renversement clôt et carré de l'extériorité du corps. Un corps pensé peut encore s'évader dans des songes où la rencontre avec des images pousse l'intérêt pour la vitesse à déposséder celle-ci jusqu'à l'intelligence de la lisibilité du corps d'écriture. Musique plurielle qui mène le jeu trop vite illusoire de la pensée vers sa fin, dans l'indéfinissable exploitation du vite infini, dans l'espoir inorganisé d'entendre dire une vitesse de la clôture du mortel, comme départ de l'image en ligne attachée, en accord avec la synchronicité de la ponctuation, descente de lignes horizontales qui lèchent le bas indécent de la pesanteur du coin droit au coin gauche comme illuminé.




Thierry Texedre, le 8 avril 2015.