La
terre
Regard
incertain sur la frange coupante du temps psalmodié déni du corps
souffrant d'avorter ses mots puanteur de la terre qui suinte de ses
pores l'eau réaliste du texte libre trop de guerre depuis l'origine
inassouvie de ces naissances horripilantes voilà le terme qui fait
sauter la langue poursuite inassouvie de l'achèvement déterminé
d'une contamination du psychodrame entrain de se jouer là où se
mêlent les tremblements verbaux encore défigurés par l'impression
des mots sur la peau qui se refuse voir et entendre ces frottements
qui vous étripent l'intérieur jusqu'à secouer l'os le traitant
d’analphabète de vulgaire décrépitude rongé par le choc des
sons qui l’emmène insaisissable vers son apologie de la fin
caressant la terre de ses horribles cassures cadavre exquis descendu
de cette terreur du temps de la mémoire mémoire devenue
irrespirable poursuivie par l'invitation au bain solvant de l'arbre
de vie de ces corps étendus en pleine ivresse depuis la beauté de
ces corps sensuels et nus tombés sur le lit de la vénération
veille pour l'éternité dans ce port indécent de la débauche
senteur immaculée du pouvoir des mots sur la peau du peu de peau
visitée depuis le regard étiré jour jeté depuis le jeu de la
jouissante expropriation du feu interdit dedans chassé dehors en
choc couturé et griffé par la possession du jeu douloureux frappé
sur les rondeurs du fessier rougi en coups répétés jusqu'au
premier son la parole se délite en sons insoupçonnés et
irréfléchis le temps s'efface la mémoire se met en marche maudire
d'affirmer l'inépuisable déferlement en flots des camps de la mort
mélange en tête d'un impossible oubli images infernales repassées
lentement pour ne pas oublier ce qui a eu lieu sur cette terre
ravagée et durcie par le feu nourri du dessèchement du corps
cadavérique encore vivant pour refuser cet enfermement dans la
lecture de ces traces grattées jusqu'au sang jusqu'à l'os sur le
sol terre de l'écriture conjurée texte irrespirable de la parole
infirme.
Thierry
Texedre, le 30 août 2015.
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