dimanche 13 avril 2014

Interférence










Taraudé par l'imbroglio du régime d'incarcération de notre temps, notre vision du monde semble compromise. En attendant que s'éclaircisse l'horizon, ce dire indécidable - puisque lié à l'image et à son atomisation – va avoir comme retombées l'impossible recentrement de toute représentation, et par là toucher à l'incommensurable éclosion d'un objet d'éclosion, disparition donc de ce sujet trop clivé et trop peu lié à la croyance; crémation du Dieu lié au fond béant de l'Un. Torsion du sujet qui a pourtant fait sauter les verrous entre la laïcité et la religion monothéiste catholique (divinité en trois personnes du Christianisme: dans une trinité dont le troisième terme en appelle au viol de la loi en permanence, la poésie frappant constamment la rencontre de la lettre et de son sujet toujours déporté), quand bien même la Vierge Marie touche la croyance pour monter en épingle la mort et la transmuer en résurrection bien avant la mort du Christ. Voile qui prend en écharpe le corps du fils pour l'acter dans le linceul (image devenue icône !), ou le déploiement avant la photographie de l'impression du visage du Christ sur un linge, essuyant la sueur et le sang sur le visage de Jésus de Nazareth. Ce temps a-t-il interféré avec celui de notre laïcité partagée ? Un grand traumatisme a eu pour effet la mise sous séquestre de la pensée comme division entre l'esprit et le corps, jusqu'à ces soubresauts tempétueux de la poésie d'un Antonin Artaud transformant ce corps affecté en une foutaise - rarement égalée – digérant cet esprit, pour en ressortir comme illuminé du feu de la création. Sexe et amour liés à tout jamais dans une laïcité du temps résurrectionnel. Voilà bien là ce que notre temps n'a pas encore digéré, consumant tellement les images (guerres et paix brûlent cet imaginaire jusqu'à la transparence des corps élevés jusqu'au cœur de l'épanchement pour un sexe libre d'exhorter le corps pornographique) que celles imaginées n'ont jamais égalées. Maux de tête qui fulminent avec la gangrène qui prend tous les membres afin de livrer ce tronc restant aux rivages de la folie vestibule avant l'intelligibilité des sens. Le sexe sera laïque ou ne sera pas.





Thierry Texedre, le 13 avril 2014.