dimanche 23 février 2014

L’Être temps





On entend frapper aux portes, ventilation du vestige de la parole, pour vous assurer de la meilleure occasion de souffler sur les braises de la douleur. Suffisance du verbe déraciné, vocifération qui porte la douleur hors du socle de ces errances pragmatiques. Comment en êtes-vous arrivé là? Depuis l'entrée de la loi dans les veines du corps de la déperdition de l’Être. L'être au début est l'étriquement du corps qui n'en finit pas de dramatiser une ébauche d'un futur dire. Puis, le dire étant devenu le prolongement du corps ponctué par le vice et un retournement entre l'extériorité et sa noire cavité - celle de son dépeçage - on s'en remet à la grandeur de penser, comme évitement du lieu de la future subjectivité trop exubérante pour alors la nommer Être. C'eût été l'étirement avant la probable signifiance, mais le verbe n'aura pas de cesse d'exister, pour construire ce grand centre du dedans du corps: ce fut l'âme comme dérive du temps, à chaque fois que l'être, touché du bout de la pensée, exercera son incidence sur l'imminence du sujet; relique religieuse à l'envers du monothéisme travaillant l’athée, engourdi encore dans ses signes venus de ces ombres poreuses de derrière la lumière éclatante du sujet, comme ontologie de l’Être (qui a lieu dans le temps) voué à l'étirement trinitaire. Depuis ces claquements de voix, viennent se coller des glissements vertigineux de mots ultimes, incidence du régime de la reconnaissance, mais où le temps dissout tout sens, jusqu'au centre, le cœur battant de l'âme, trauma de l'Être dépassé par un sujet subsumé, suspendu au bout et enquillé dans l'infini du corps de la reproduction. Les errances vont et viennent foutaise de l'étant déconcertant. Vite, la course prend acte du centre de gravité de l'âme, pour la déplacer, la montrer hors d'elle, d'être encore trop petite; infime parcelle d'un pensant généralisé. Absurdité de la surdité du corps qui va bientôt se montrer en musique, art où le rythme du corps dansé vient recouvrir d'un linge blanc l'Être là. L'Être serait cette fine couverture (peut-être la peau naissante dans la reconnaissance) sur les restes d'un corps fulminant depuis ces couleurs encadrées en peintures éclatantes, l'huile inventée du sang circulant partout pour continuer la figure du Christ dans la chair de la peinture à l'huile. Textes insurrectionnels, écoulement par quelle littérature de la fin, fermeture en tout cas de l'écriture, psaume, poétique érodée, pour laisser passer le corps commun, jusqu'au point de non retour du sens, là où l'être minimisé devient le mimétisme qui se cache, et qui est plus à même d'évaluer ce que le cœur a, d'être en deux, devant l'irruption de la peau, par l’œil, de la peau du toucher, le lieu primordial de l'origine de la pensée damnée que des lois insensibles au temps vont relever jusqu'à risquer d'en perdre la grande signification sujette de la vie comme véridique présence en deux temps de l'étant (avec et sans l'être).




Thierry Texedre, le 23 février 2014.