jeudi 22 août 2013

Station II, III


Station II


Dans quelle souffrance force la vie toute la vie d'un sens insensé qui traverse le corps de douleur de la vie jailli de ces tourments qui règnent en maîtres sur ces lieux insoumis de l'existence voilà que se règle cette échéance soudainement pour tarauder le corps élu le corps de chair chassé de ces hiératiques enfournements dans la terre caverneuse du sexe gonflé par tant de sang versé on avance vers quel sens si ce ciel escamoté vrille vers l’œil grand ouvert quadrille de la peau touchée en une profonde satiété du souffle tuméfié par l'air de la libre infestation de la mort tout se glisse s'essuie sur la peau arrachée par le poids des ans reconnu en imitation en répétition en fracassantes dérives du temps vers son passé encore le lieu de l'impunité un coup du sort ça parle du temps pressé mais ce souffre-douleur n'est-il pas la chair qui commence la vie la contient pour l'infini et l'ignorer dans un éclatement temporel définit en termes infectieux infestation du dedans devenu le cloaque vénéré du désir inassouvi de l'homme s'il vit de la vue debout et qu'il n'en finit pas de taire cette crémation de la douleur inventée pour faire disparaître la mort de cette mémoire mêlée.


Station III


Selon les dires on touche au risque d'élire la reconnaissance celle qui tient lieu de désir et d'infraction de respiration sur l'avant du corps celui nu celui de l’apothéose du rêve qui traverse l'homme à terre ténu transe tranchante révolte du corps de souffrance qui s'achève dans d'impossibles jubilations de la dépossession l'étrangeté jaillissante de la chair martyrisée et vautrée dans d'inexpugnables fautes et ces concupiscentes altérités voilà bien là le destin improbable du corps sans fin du corps qui jouit quand le corps devient diffus et la mémoire impotente parce que impropre à mettre le drame humain en marge c'est la monstruosité de ce rêve qui fractionne la vie pour que ce corps tombé se relève rencontrant sa dignité par cette verticalité obsolète mais touchant au sublime la grande famine qu'un corps peut serait celle d'oublier ce rêve pour céder aux dérives de ce paganisme antédiluvien joie de la procréation qui tire à sa fin dans l'élan de ce corps en mal de bien partout où il apparaît figure de la mémoire quel gouffre vient au-devant des mots interdits par l'esprit qui souffle sur cet ombilic pour longtemps encore privé des images nourriture en tempête de ces coups assénés par tant de drogues sorties des illuminations du tort de ce corps défait de la mémoire.





Thierry Texedre, le 21 août 2013.