Quelle
impédance, ce succédané qui offense le corps
psalmodié, ce corps de la délivrance. Chant des
ténèbres, chant terrifiant du désir d'accoucher
cette vie, vie du dire désirant. Tant de doute, tant de
réflexion de ce voile volatil qui semble pris dans le creux de
ces mains, mains en prière, et dressées vers l'étendu, l'allongé
du ciel céleste, quelle cécité! Le corps pleure
son âme perdue, sa chair meurtrie. Maux de l'impuissance du
parlêtre face à sa rencontre avec la souffrance d'une
chair jouissant de la toute puissante animalité, poussée
dans les retranchements de la parole, mimétisme du viol qu'une
représentation fagote, jusqu'à l'essoufflement de la
fin du temps de la parole. Sacrifice du vice d'un corps mort pour
avoir rencontré cette double appartenance de l'être:
féminin et masculin/ singulier et pluriel. Nous irions à
notre fin en toute sérénité si ce corps n'avait
de parole que résurrectionnelle. Quelle extase, que cette
vérité, vivre dans l'impossible mémoire du
temps! Quelle musique peut s'en prendre à cette élévation
découverte en question, quelle ovation, quelle densité
que celle de la révélation de la chair, charismatique
vélocité du dire dicté par cette suprême
chair née du cri de la jouissance. Jeu intemporel de la mort
avec la densité outrageuse du don de soi, la joie d'une mort
infiniment moins douloureuse que la souffrance d'un corps divin.
Manquer le parcours de l'humain c'est faire don de vérité,
réellement de la vérité de l'indécence
d'un corps habité!
Thierry
Texedre, le 17 juin 2012.