jeudi 22 décembre 2011

Vestubule de la vie













Tout s'éternise, se retire, se défile sous l'astre éternel, celui de la vie. Cette vie qui virevoltait dans l'instantané, elle convoquait ces corps allongés sous l'infini; pourchassée par sa propre tentation de mourir pour quelque présent, instant du désir précieux et irréel. Une nuée de voix s'élèveront jusqu'aux cieux, jusqu'à frapper le long et cruel jour de la vie. On chante maintenant autour de ces cordes emblématiques, pour signifier l'érection du corps en psaumes. Le temps présent marque sa présence en tête redressée de tous ces corps décharnés et transparents. La cruauté s'est installée pour jouir du temps dépassé. Les voix horrifiés haussent en coeur la voix en dansant. Danse macabre du feu. L'enfer s'étend partout, les corps perdent un à un leurs chair, peau dépecée, pelée, donnée en pâture au cours des choses. L'extraction de ces voix, vociférant de douleur, se finit en une chute sans fin dans un vide tournoyant. Le souffle sans vie de ces voix remonte jusqu'à l'ouverture du sol, du trou introuvable , en fanfaronnant, poussant des cris pitoyables. Une cité était née de ces artefacts illicites et fourvoyés dans d'immenses échos de quelques voix ressuscitées d'entre les morts. On serait entré dans ce vestibule qui commence par la vie, l'insoutenable pulsation de la mort.




Thierry Texedre, le 22 décembre 2011.