mardi 25 septembre 2007

L'espace de la pensée














Dead Dad 1996/97, Ron Mueck 20 x 102 x 38 cm
Ron Mueck favorise, à travers ses corps charnés à l'exès, un temps
qui s'étale, un temps qui fabrique de la chair.


L'espace de la pensée

De ses géants de chair à ses petits personnages de
moins d'un mètre, Ron Mueck se livre par le détail
de ses personnages à une course de la vision qui fait
sauter tous les repères de l'architecture corporelle. En
cela Mueck nous livre un secret: celui de l'intellection.
Qui rend compte du degré déjà présent dans l'oeil, de
la plus petite cristallisation qui court dans la pression
faite à l'oeil, celle qui prend volume, spatialité de l'oeil
au corps en passant par la chair, comme site de la
pensée. Le grand écart qu'un corps dénudé, qu'un corps
de chair va opérer sur l'oeil de face. Pour en imposer
au regard, une certaine capacité à diriger ce qui se passe
dans la tête au moment de voir, au moment de penser.


Thierry Texedre, le 25 septembre 2007.



De la chair sans fin 2/13












étude pour Subjectivité ou états de la chair? 2000 Thierry Texedre



De la chair sans fin 2
Le sujet se vide substantiellement pour peut-être
en finir avec cette intériorité qui dégonde le corps en
lui faisant croire que la chair est le seul arbitre du
plaisir le seul soutien d'une jouissance infinie
que seule une corporéité vient vider de son contenu
pour une fin de ses entrailles par la mort clinique
de tout être pendu aux extrêmes à la pensée aussi
avant de sombrer dans une socialisation lisible
théologiquement là où la psychanalyse peut en dire
quelque chose nouée qu'elle est dans la parole dans
la mort dans l'indicible nomination de l'Un
de cette chair qui lance un cri à chaque livraison
de son toucher de ses ondes de son intériorité
comme ce qui a pour structure et qui fait parole à
ne plus l'y prendre à ne jamais faire retour sur
la pensée qui elle tonne voir détonne avec son corps
oeuvre on ne peut plus impossible à rendre au même
niveau réel de cette chair de cette Dantesque tentative
avorteuse du pensant qu'une subjectivité vient
enfoncer dans le rire de la pensée dans une parole
mais aussi son initiation au déploiement de l'oralité
de son réel sur la représentation comme d'une structure
qu'un sujet tente dans son pourrissement sans
l'injonction de l'Un qui ne fait plus office de
génération de production des corps attention à
ne pas sauter trop vite dans l'imagez dans la société
multi-médiatique contemporaine dans sa visitation du
réseau combinatoire réducteur au corps-matière au
corps-objet consumation du corps jouissance pour
tenir le feu-Paradis de l'anti-pensée à cause du
commun ou du nombre à y regarder de plus près
la chair tombe elle n'est pas sa jouissance elle est
passé image du désir du non lieu de l'étrange ombre
portée pas du vrai pensant à quoi il se résout toujours
la chair tient son interpellation à ce qu'elle est
liée au malléable volume et elle se plie et reprend une
autre forme le cours de sa flexibilité de sa souplesse
comme la danse peut nous en démontrer l'immanence
comme la danse peut nous la retourner c'est peut-être
elle qui de tous les arts veut en dire long sur l'invention
de la langue faite chair pour ne pas tomber dans un
délire délivrant et surtout dans l'idée de Dieu où
tout corps perd sa consistance au profit de l'esprit
qui n'est pas la pensée loin s'en faut sinon où en
serions nous le corps de la chair vient substantiellement
user la pensée et lui rendre ce qu'elle a de vrai de
moins visible Dieu avant d'en finir avec une autre
affaire incessante celle-là la psychanalyse à tout
jouer le corps perd en irruption en volume et ne
devient plus que surface au XXe siècle à travers une
exploration identitaire de la mémoire collective
contribution des idéologies de masse ou le nombre
domine partout dans le monde au XXIe siècle.