vendredi 13 avril 2007

réponses à quelques questions 8

Qu'en est-il aujourd'hui de l'esprit,
peut-être n'est-ce plus d 'esprit que
nous devons parler?


Thierry Texedre - Si nous nous employons
à ressortir l'esprit de sa case départ de
son contexte d'espace, de calcul, de
l'être possédé en somme!, c'est aussi pour
faire face à ce qui me semble naître au
plus profond de l'inconscient: le schisme.
Il y a un schisme entre l'esprit et le pensant.
L'esprit ne devient Saint qu'à penser la loi
par l'acte qui le tient du corps parlant. La
dérive de l'église est la même que celle des
sciences. Mais dans ce particularisme,
nous avons eu une secousse: la psychana-
lyse qui en partage la véridique présence,
d'un corps pris dans l'opacité de sa mémoire,
apprentissage de l'esprit loin du pensant,
par sa symbolisation et l'inconscient qui
en retour remonte comme étirement social
de tout ce qui n'est pas le présent, l'actuel,
le vrai, que le corps dans son entier expulse
sous formes d'actes manqués, de lapsus, etc...
L'esprit venant d'ailleurs (le chercher n'est
pas le temporel, le vrai, il doit être replacé
dans le réel qui le tient du pensant: c'est la
place du vréel, soit qu'un corps pense qu'un
corps est parlant), le penser passe par le
corps fait chair tout comme la peinture a su
réagir à son état d'impasse religieuse au
moment où elle découvrait la chair de sa
chair dans l'immaculée Conception, dans la
pure création de l'esprit Saint; de ne pas y
toucher sans réveiller l'affaire de la Figure,
de la Sainte Face. La matière de la peinture
s'est faite chair avec l'huile et la transparence
des couches de peinture qui amènera la
géométrie euclidienne à son point de non
retour avec l'esprit. Là est la rupture avec
l'esprit comme risque spirituel, pour en
ressortir au XXième siècle dans du spirituel
dans l'art. La peinture aura été Marie avant
d'être Esprit de Dieu fait homme et qu'elle
fut féminité avant d'être Un (le corps pensant).
D'où tant de représentations de la chair dans
l'histoire de la peinture. Corps /volumes,
corps voluptueux. Mais cela ne tiendra pas
devant un pensant rebelle, rétif, l'être prend
le devant de la scène la scène se prostitue,
n'a-t-elle pas d'autre choix? En peignant des
femmes des nus plus nus plus décharnés,
pour faire comprendre au corps qu'il est
pensant, mais encore qu'il est parlant!
Nous en avons eu un Manet, un Cézanne,
puis un Picasso, et encore un Cane; ça
n'arrête pas de faire sauter les regards!
Pour y voir non la représentation euclidienne,
mais la Vue, de cette vue qui est le passage
avéré du pensant pour que le corps soit,
dans une transfiguration,révélé à l'esprit;
dans sa chair en parole/peinture.
N'est-ce pas là une révolution à retourner
les esprits! Par l'importance de la
transmission de la parole par une scription
qu'en donne à visiter la peinture en état
de figuration.

le Christ aux limbes, vers 1450 -1516 Jérôme Boch